L'économie française est sans cesse bloquée par des actions syndicales qui ne sont pas toujours justifiées, des grèves répétées et durables dans les transports publics en partie jusqu'à la condamnation d'Amazon allant à l'encontre de l'avis général des salariés, nous allons dresser un panorama de propositions afin de réformer les syndicats en France.
Le syndicalisme français : un système opaque
On le sait, grâce au Rapport Perruchot et autres livres et études bien documentés, l’argent des syndicats provient surtout de l’argent public. Sur plus de 5 Mds d’euros de budget des syndicats, plus de 4 Mds proviennent de l’argent des contribuables. Grâce à leur présence dans les entreprises publiques (rappelons le fameux CCAS, le comité d’entreprise d’EDF qui, lui aussi, alimente la CGT), au sein des Conseils d’administration des Caisses de retraite ou bien dans la formation professionnelle, les syndicats ont à leur disposition des dizaines de milliers de fonctionnaires et autres agents publics qui sont en réa- lité payés par leur administration ou bien par leur entreprise.
Depuis le 1er janvier 2015, une contribution patronale aux organisations syndicales a été mise en place au taux de 0,016 %. Elle apparaît sur la fiche de paye et se rajoute à la vingtaine d’autres charges patronales. Le gouvernement oblige donc les salariés du privé à financer des organisations syndicales qui, non seulement ne les représentent pas, mais en plus, défendent principalement les privilèges du secteur public et s’opposent systématiquement à la moindre tentative de réforme ! De plus, selon une estimation de l’Inspection générale des Affaires sociales (IGAS), les syndicats bénéficient de 250 à 800 implantations fournies gracieusement par les collectivités locales. En 2017, les organisations syndicales ont touché plus de 83 millions d’euros en 2016, via le fonds de financement du dialogue social, dont près de 19 millions d’euros pour la seule CGT (1)!
Les syndicats ne représentent qu’environ 4 % des salariés du privé (et 7 % des salariés en tenant compte du secteur public). La CGT, syndicat le plus important et qui bénéficie du plus de visibilité, a des effectifs en baisse. Comme pour ce qui est de ses finances, on ne connaît pas le nombre exact de ses adhérents mais on estime que fin 2017, ce nombre était d’environ 430 0002. Ce syndicat, le plus politisé et entretenant des liens étroits avec le PCF, avait bénéficié durant le XXème siècle de financements provenant... de l’URSS ! Encore aujourd’hui, avoir la carte du PCF aide à monter les échelons d’un système pyramidal.
La CGT pratique le monologue social et la violence économique. Parmi ses faits d'armes en France, rappelons la transformation du port de Marseille en un port déserté par les bateaux à cause des grèves à répétition : en millions de tonnes, Marseille représente deux fois moins qu'Anvers et plus de 4.5 fois moins que Rotterdam. La CGT est encore responsable du retard pris par la France dans le transport des marchandises du fait de son opposition à toute concurrence étrangère, ou encore du renchérissement des charges des entreprises comme Renault ou Aéroports de Paris et bien d'autres du fait des grèves à répétition : la France est championne de la grève, avec 118 jours de grève par an en moyenne sur la période 2008-2016 contre 16 en Allemagne et 1 en Suisse ! Les exemples ne manquent pas. La CGT a toujours saboté l'économie française. Elle s'oppose aussi à la création d'autres syndicats -" Libres "- dans les entreprises.
Au nom du " dialogue social ", les gouvernements français, de gauche et de droite, démocratiquement élus, n'ont cessé de répéter qu'ils allaient laisser les partenaires sociaux s'entendre pour trouver des solutions à telle ou telle crise ou pour faire avancer une réforme. Or, ce fameux " dialogue social " n'est qu'une vaste mascarade. C'est plutôt un monologue, voire un soliloque, social. Les syndicats, dans leur grande majorité, resservent les mêmes discours sur les prétendus " acquis sociaux " et refusent toute réforme, aussi timide soit-elle. Hors de question de céder. Alors que dans d'autres pays, les syndicats, même très représentatifs comme en Scandinavie, ne sont pas associés aux grandes décisions politiques et économiques. Lors de la réforme des retraites de 1993 en Suède, dont la population est syndiquée à plus de 70 %, ils ont été laissés à la porte. Ce sont les politiques et les experts qui ont fait le travail, sans " partenaires sociaux " et " dialogue social " ; parfaits prétextes chez nous pour ne rien faire ou brouiller le message d'une réforme.
Tant que l'on continuera à utiliser avec révérence des concepts idéologiques de " partenaires sociaux " et de " dialogue social ", la France restera entre les mains des syndicats usurpateurs de légitimité. Ils bloquent le pays et les français en invoquant la solidarité. Or, ils défendent leurs privilèges. Afin de mettre fin à ce système, il est urgent de réformer les syndicats.
La France a besoin de syndicats forts et non-politisés dont il conviendrait de redéfinir le rôle en leur donnant la possibilité de proposer des services comme c'est le cas dans de nombreux pays. Ils pourraient ainsi se transformer en prestataires de services (assurances, aides sociales, etc.) C'est le cas en Suède, en Finlande, ou au Danemark avec une moyenne de 67 % de syndiqués.
Les syndicats devraient d'abord être des associations de travailleurs volontaires. Comme dans de nombreux pays, ils devraient prouver leur utilité pour mériter l'adhésion de leurs membres et apprendre à ne vivre que des cotisations des membres ou du prix des services qu'ils leur rendent : assurances chômage, mutuelles santé…. Certains pays d'Europe comme la Norvège, l'Allemagne ou le Danemark démontrent qu'il est possible d'associer le dialogue social à un taux de chômage inférieur à 5 %.
Il est temps que la situation change en France. Il est temps que la liberté syndicale (et celle de ne pas se syndiquer) soit restaurée. Il ne s'agit pas de nuire aux syndicats, mais de les inciter à œuvrer au service de l'économie française plutôt qu'à l'entraver. De telles réformes seraient décisives pour un retour de la compétitivité et l'éradication du chômage de masse. Faisons la grève des syndicats corporatistes et politisés et bâtissons des associations syndicales volontaires et libres.
L'urgence d'une réforme des syndicats français et du marché du travail
A cet effet, on peut envisager diverses mesures dont la plus part étaient déjà contenues dans la et rapport du député Perruchot de 2011 :
- Mettre fin au monopole syndical au 1er tour des élections professionnelles tout en donnant la possibilité à tous les salariés de se présenter.
- Confier à la Cour des Comptes l'évaluation du nombre de personnels mis à disposition par l'Etat et travaillant pour les syndicats et interdire ces pratiques.
- Refonder le paritarisme de gestion. Supprimer les subventions publiques et aides directes ou indirectes accordées aux syndicats.
- Supprimer la possibilité pour un syndicat attaquant une entreprise en justice de s'enrichir en récupérant l'argent du procès
- Instaurer une déclaration de patrimoine obligatoire pour les dirigeants syndicaux
- Soumettre le financement du comité d'entreprise d'Edf aux mêmes règles que les autres comités d'entreprise
Ces mesures pourraient s'accompagner d'autres dispositions tendant à libérer le marché du travail:
- Liberté accordée aux chefs d'entreprise d'embaucher et de licencier, surtout aux petites entreprises de moins de 10 salariés comme c'est le cas en Allemagne
- Baisse drastique du coût du travail et remise à plat du Code du travail ! Le Code du travail français représente 3 492 pages et 10 000 articles et tous les ans, plus 10 % de son contenu change. Il faut le réduire et diviser le nombre de pages par 10 et arriver au niveau du Code du travail suisse avec ses 54 articles.
- Ouverture à la concurrence de l'assurance chômage.
- Suppression des obstacles réglementaires qui étouffent les entreprises et l'innovation. Les entreprises peuvent grandir et créer des emplois dans un environnement fiscalement sain et débarrassé des réglementations administratives. Les décideurs politiques pourraient faire des stages en entreprise régulièrement pour mieux connaître ce monde qui n'est généralement pas le leur.
- Favoriser le passage des salariés à un statut de travailleur indépendant avec la possibilité de s'assurer à la caisse de leur choix.
Certes, il s'agit d'un programme très novateur, mais aussi très libérateur des énergies, de la production, de l'innovation, bref, un programme pour rebondir après une crise sans précédent.